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Touraine-Poitou : le neuf en 2022

A Tours, Poitiers, Niort ou Châteauroux, la difficile année de l'immobilier neuf

2022 aura été une année très difficile pour le secteur de la construction et de l’immobilier neuf. Une année marquée par la crise de l’énergie et des matières premières. 2023 sera-t-elle celle du rebond ? Rien n’est moins sûr…

Des vents contraires

C’est peu de dire que le secteur de l’immobilier neuf navigue actuellement dans une mer agitée. Il y a d’abord les éléments communs à l’ensemble du marché immobilier. En premier lieu, la hausse des taux d’intérêt qui réduit le pouvoir d’achat des acquéreurs et, en particulier, des primo-accédants (lire notre analyse de conjoncture). Mais il y a aussi le piège du taux d’usure qui exclut de l’emprunt immobilier de plus en plus de dossiers, pourtant solvables. N’oublions pas les contextes économique et diplomatique qui incitent les foyers à la prudence. 

Et puis, il y a des facteurs propres à la construction. Le plus important c’est, bien sûr, l’explosion des coûts de l’énergie et des matières premières, qui fait s’envoler les coûts de construction et, donc, les prix du neuf. A cela s’ajoutent les surcoûts liés à la nouvelle loi RE2020 et la hausse des prix des terrains, sous l’effet du principe de Zéro Artificialisation Nette.  

Moins de maisons individuelles

Dans ce contexte particulièrement troublé, les ventes de maisons individuelles connaissent une chute inquiétante. Dans les secteurs pavillonnaires, les ventes avaient progressé en 2021, mettant fin à plusieurs années de baisse. 2022 sera l’année de la rechute avec, au niveau national, une baisse de plus de 17 % des ventes sur les six premiers mois de l’année. Sur douze mois, à peine plus de 7 000 maisons se sont vendues à des particuliers en lotissement en France. Un chiffre très en-deçà de la moyenne de long terme, qui est de plus de 12 000 unités.

Les mises en vente, c’est-à-dire les maisons achevées et disponibles à la vente, diminuent dans les mêmes proportions (-15,5 %). Par comparaison, en 2021 (année de rattrapage après l’année covid), elles avaient bondi de plus de 30 %.

Le secteur diffus en chute

Hors lotissement, dans ce que les professionnels appellent le secteur diffus, la situation n’est pas plus reluisante. C’est même le moins que l’on puisse dire. Le spectaculaire rebond enregistré en 2021 (+22,1 %) n’aura été qu’un feu de paille. Les ventes de maisons individuelles en secteur diffus s’écroulent de 16,8 % sur douze mois. Preuve que le mouvement ne fait que commencer, la chute est encore plus brutale sur trois mois (-28 %). L’atterrissage 2022 pourrait se situer juste au-dessus des 100 000 unités, ce qui en ferait une des pires années depuis quinze ans.

Toutes les régions connaissent la même tendance avec, cependant, quelques nuances. En île-de-France, en PACA et en Corse, la chute est un peu moins brutale. Elle est inférieure à 20 % sur huit mois, ce qui est déjà considérable. Mais, dans d’autres régions, comme en Nouvelle-Aquitaine, elle est supérieure à la moyenne nationale et proche de 30 % sur huit mois. Une poignée de régions, dont le Centre-Val de Loire (-27,8 %), sont très proches de la moyenne nationale (-26,8 %).

Le mot du Président

« La dernière digue, la vente aux propriétaires occupants, vient elle aussi de céder. Hausse des coûts de construction, taux d’usure, inquiétude des ménages, tout contribue à éloigner les Français de l’acte d’achat d’un bien immobilier. C’est d’autant plus regrettable qu’un logement collectif neuf est sobre en énergie et répond parfaitement aux exigences de la transition écologique »

Pascal Boulanger, Président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers

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