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Inflation et immobilier : la spirale infernale

Inflation et immobilier : quand les taux s'emballent

Inflation et immobilier, un couple qui ne fait pas bon ménage… La hausse des taux d’intérêt c’est, en effet, la première conséquence de l’inflation et la plus sensible pour les candidats à l’accession immobilière. Pour lutter contre les prix qui s’emballent, la Banque de France doit augmenter ses taux directeurs. C’est-à-dire le taux auquel elle prête elle-même de l’argent aux banques qui vont accorder des prêts à leurs clients. En augmentant le prix de l’argent, la banque centrale espère diminuer le volume des crédits et donc la masse d’argent en circulation. Cela revient, en fait, à appuyer sur la pédale de frein de l’économie.

Logiquement, si les banques dépensent plus pour emprunter les fonds qu’elles prêtent, elles vont finir par reporter l’augmentation sur les taux d’intérêt qu’elles proposent à leurs propres clients. C’est ce qui se passe depuis quelques mois.

Emprunter moins… Pour le même prix

Entre octobre 2020 et octobre 2022, les taux d’intérêt moyen ont progressé d’au moins un point. Cette hausse se traduit de façon très concrète pour les candidats à l’emprunt immobilier. Pour un même montant de remboursement mensuel, ils vont pouvoir emprunter moins. Par exemple, pour une mensualité de 700 € par mois, sur une durée de 20 ans, avec un taux d’intérêt assurance comprise de 1,3 %, comme on pouvait en trouver avant la crise, un acquéreur pouvait emprunter 150 000 €. Si le taux passe à 2,3 %, la somme qu’il est possible d’emprunter tombe à 135 000 €. 

Une inflation qui s’installe

La question de savoir si l’inflation est en train de s’installer durablement en France et en Europe est donc tout à fait essentielle pour l’avenir du marché immobilier. Les chiffres du mois de septembre pourraient (un peu) nous rassurer. En effet, pour le deuxième mois consécutif, l’inflation marque légèrement le pas en France, selon les chiffres de L’INSEE. Sur un an, la hausse des prix à la consommation s’établit à 5,6 %, contre 5,9 % en août. Et, selon les statisticiens, ce repli est dû, en grande partie à l’accalmie des prix de l’énergie et des services. 

Certes, mais ce petit rayon de soleil ne doit pas faire oublier une situation devenue réellement préoccupante depuis plusieurs mois. Les prix de l’énergie, en moyenne, ont progressé de 17,8 % sur un an. Des hausses bien plus importantes encore sur certains produits, qui impactent directement le secteur de la construction et de l’immobilier. 

Les causes de l’inflation

D’où nous vient l’inflation actuelle ? Avant même la crise du covid, les marchés de l’énergie connaissaient des tensions qui pesaient lourdement sur les prix. Mais, à partir de la fin 2020 et le déconfinement, la demande mondiale a brutalement augmenté, créant un important déséquilibre sur de très nombreux marchés. Car l’offre, bien évidemment, ne pouvait pas reprendre à la même vitesse. D’autant que les entreprises étaient souvent désorganisées, sans trésorerie et en pénurie de personnel. 

Élément aggravant, en déclarant la guerre à l’Ukraine, la Russie a achevé de totalement désorganiser le marché mondial de l’énergie et des matières premières (pétrole, gaz, huile, blé…). Or, on le sait, ce sont l’énergie et les matières premières qui, bien souvent, allument la mèche de l’inflation, puisque toutes les productions industrielles, mais aussi agricoles, en sont dépendantes. 

La guerre en Ukraine, qui se prolonge, a donc boosté une inflation qui aurait dû s’essouffler. Les prix augmentent désormais durablement et les consommateurs en viennent logiquement à demander des augmentations de salaire en compensation. Hausses de salaires qui augmentent les coûts des entreprises et donc, en ricochet, le prix final des biens et des services. Le cercle vicieux de l’inflation pourrait se mettre en place… 

Taux d’usure : le piège

En augmentant le taux d’usure, en octobre, la banque de France espérait redonner un peu d’air au marché immobilier, en facilitant les crédits. Mais les banques, poursuivies par l’inflation et les taux directeurs de la même Banque de France, ont largement choisi d’augmenter leurs taux, refermant la tenaille du taux d’usure sur les acquéreurs. Un piège dont il faudra bien sortir, d’une façon ou d’une autre.