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Le béton fait sa révolution.

Matériau le plus largement employé dans la construction, le béton a également un très lourd impact environnemental. Afin de répondre aux impératifs écologiques, les industriels misent donc sur l’innovation pour diminuer son bilan carbone.

Le béton est sans conteste le matériau le plus utilisé au monde dans le secteur du bâtiment. Et pour cause, puisqu’il est à la base de la quasi-totalité des constructions de logements et d’infrastructures dans nos sociétés. Malheureusement, il est aussi très polluant. Les industriels entendent toutefois inverser la tendance.

Un bilan lourd.

Polyvalent et touche à tout, le béton est omniprésent dans nos constructions modernes. Si sa composition peut varier en fonction des besoins, ce matériau composite est globalement issu d’un mélange de sable, de gravier, de ciment et d’eau.
Or, sa production est particulièrement gourmande en ressources naturelles. Un dixième de l’eau utilisée dans l’industrie mondiale serait ainsi englouti par la production de béton ! De même, ce matériau serait la source de 4 à 8 % des émissions mondiales de CO2, dont la moitié issue du secteur de la construction, notamment au cours du processus de fabrication du ciment. Pour couronner le tout, le béton génère à lui seul environ 70 % des déchets du secteur du bâtiment.
Hélas, les besoins du BTP sont grands et pas moins de 21 millions de tonnes de ce matériau composite sont produites chaque année rien qu’en France, selon les chiffres de la Fédération de l’industrie du béton.

Du béton dépolluant.

Les industriels développent toutefois de plus en plus de solutions innovantes pour réduire l’impact environnemental de cette substance.
Grâce au phénomène de la photocatalyse, le béton peut ainsi devenir auto-nettoyant et dépolluant. Depuis son apparition dans les années 2000, cette version spécifique est d’ailleurs couramment utilisée pour améliorer la qualité de l’air dans nos villes.
En pratique, ce processus utilise l’énergie provenant de la lumière, de l’eau et de l’oxygène afin de pouvoir décomposer certaines substances présentes dans l’atmosphère.
Résultat : non seulement les salissures se décollent des façades, mais en plus cette solution permet d’éliminer les molécules de polluants, ce qui en fait le matériau parfait pour réaliser les bâtiments proches des axes routiers !
Côté performance, une surface de 1 000 m2 de béton dépolluant revient à recycler autant de carbone que 80 arbres, soit l’équivalent des émissions d’une trentaine de voitures à l’année.

Le béton bas carbone.

En vertu de la nouvelle réglementation environnementale 2020, qui devait entrer en vigueur en 2021 mais qui s’appliquera finalement à compter du 1er janvier 2022, le calcul de l’empreinte carbone d’une construction neuve prendra en compte l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre du bâtiment sur son cycle de vie, dès son édification. Dès lors, on voit fleurir de plus en plus d’appellations « béton bas carbone ».
Puisque l’impact carbone de ce matériau est en grande partie dû à la production du clinker, le composant principal du ciment, de nouvelles techniques visent à diminuer, voire à supprimer cette substance en la remplaçant par des mélanges à base de cendres, d’argile, de gypse et autre calcaire.
Dans la même optique, la start-up industrielle Materr’Up propose par exemple des bétons terre formulés à partir d’argile de carrière ou de terre d’excavation de chantier. Selon l’entreprise, cette alternative aux bétons de ciment conventionnels permettrait de réduire de 50 à 80 % les émissions de CO2, tout en conservant des propriétés hygrothermiques élevées.

Focus : Agir sur tous les fronts.

Pour réduire l’empreinte environnementale du béton, tous les moyens sont bons. Proximité de livraison sur les chantiers, utilisation de nouveaux granulats à base de co-produits agro-sourcés comme le chanvre, le lin, le bois ou encore process industriels optimisés et automatisés pour réduire le gaspillage font ainsi partie des multiples actions mises en place par le secteur.
En outre, alors que le recyclage tend à devenir une norme au quotidien, la filière a, elle aussi, pris le pli. Depuis quelques années, il est ainsi possible d’opter pour du béton 100 % recyclé issu des chantiers de démolition. Une bonne façon d’utiliser les bâtiments d’hier pour édifier ceux de demain. De même, des petits génies ont eu l’idée de créer des pavés écologiques à base de ciment, de sable et de déchets plastique qui offrent les mêmes avantages que le béton, l’impact environnemental en moins !
On l’aura compris, s’il reste encore du chemin à parcourir, les innovations vont bon train pour verdir le matériau le plus utilisé au monde.

© textes et photos Libre Service Presse.