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Écoquartier dans l’Indre : expérience en zone rurale

Même en zone rurale, l’écoquartier a la cote ! (image Freepik)

Écoquartier dans l'Indre : Lurais, projet en milieu rural

Il n’existe à l’heure actuelle qu’un seul écoquartier dans l’Indre selon le recensement du ministère de la Transition Ecologique. Et si le concept est souvent associé au développement de grandes villes, cet exemple prouve qu’il s’applique aussi au milieu rural. Le village de Lurais, 240 habitants, s’est lancé depuis maintenant quelques années. On y trouve des parcelles de terrains à bâtir à prix compétitif, pour un projet d’avenir. 

Un objectif : étendre le bourg de manière raisonnée

Pour le maire de Lurais, Alain Jacquet, l’objectif premier de ce qui est devenu un écoquartier était d’étendre le bourg : 

« On a un bourg qui est en coteau. Beaucoup de terrains sur la carte communale sont en réalité très peu constructibles du fait de ce relief, ou parce que les propriétaires privés ne veulent pas vendre. Nous n’avions donc plus de terrains constructibles à proposer. Même si la pression n’est pas très forte, nous voulions corriger cette situation et attirer de nouveaux habitants. Nous aurions pu construire en linéaire, le long des routes. Mais cela aurait donné un développement un peu « en araignée », avec les problèmes de raccordements aux réseaux que cela implique. Nous avons donc saisi l’opportunité qui s’est présentée d’acheter des petits terrains sur un plateau qui jouxtait le bourg ». 

Un projet de lotissements a d’abord été envisagé, mais bien vite abandonné. Grâce au soutien du Parc Naturel de la Brenne et de l’ADEME, la commune s’est tournée vers le label EcoQuartier. 

Label EcoQuartier : au-delà de l’écologie 

L’écoquartier de Lurais est dans sa phase 2 de la charte Ecoquartier officielle. Celle-ci établit en effet différentes étapes de développement : la phase 1 de projet, la phase 2 des travaux, la phase 3 de livraison de l’écoquartier, puis une phase 4 d’évaluation, quelques années après la création du quartier. 

A chaque étape, les collectivités porteuses de projets sont évaluées en fonction d´un référentiel précis en 20 points. Répartis en quatre volets, on y retrouve bien sûr tout ce qui concerne la préservation de la nature, au chapitre « environnement et climat ». Mais la définition d’écoquartier va plus loin. Le développement territorial, le cadre de vie et les usages, ainsi que le processus de construction sont eux aussi évalués. Dans la pratique, cela suppose un projet établi en concertation avec les habitants, et un quartier conçu pour mélanger les générations, les milieux sociaux et les activités. 

Le Grand Claud de Lurais : grands principes

L’élaboration d’un écoquartier à Lurais prend du temps, afin de respecter les exigences du label et les réalités du terrain. L’équipe municipale de Lurais a ainsi effectué plusieurs visites d’écoquartiers un peu partout en France (Bretagne, Creuse, Maine-et-Loire), afin de prendre conscience des possibilités et s’inspirer de quelques bonnes idées. 

La commune a fait en sorte de respecter le bâti existant dans le bourg voisin. Toits, murets, matériaux utilisés dans le bourg vont s’harmoniser avec le nouvel écoquartier. Les arbres fruitiers et autres végétaux centenaires présents sur le site ont été conservés. C’est le bâti qui s’adaptera à leu présence, et non l’inverse ! La gestion des eaux pluviales a également été l’objet de toutes les attentions, tout comme l’ensoleillement des parcelles. L’orientation plein sud, en plus de garantir une belle luminosité, a aussi un intérêt pour la baisse des consommations énergétiques. « Nous avons étudié les zones d’ombres que les maisons pourraient créer les unes sur les autres, pour que tout le monde puisse s’orienter plein sud » précise Alain Jacquet. 

Mais chaque nouveau propriétaire fera construire sa propre maison. La mairie a en effet décidé de rester propriétaire du foncier, et de vendre aux particuliers, en imposant un cahier des charges à respecter pour la construction. C’est ce qui permettra l’unité et la cohérence de l’écoquartier, et son intégration harmonieuse au village.

Des particularités liées au milieu rural

Contrairement à d’autres projets d’écoquartiers développés dans des communes plus grandes, le projet d’écoquartier du Grand Claud à Lurais n’inclut pas de logement collectif. Le nombre de parcelles et les demandes d’accès à la propriété en milieu rural ne permettaient pas d’envisager cette option. 

De même, on n’y trouvera pas de commerces comme c’est le cas dans d’autres lieux où la mixité des activités est de mise. Alain Jacquet nous explique : « nous n’avons déjà plus qu’un seul petit commerce dans le bourg, un bar qui fait un peu de restauration. C’était donc compliqué dans un si petit village d’imaginer que d’autres commerces aient envie de s’installer ». 

L’écoquartier de Lurais sera donc exclusivement composé d’habitations en maisons individuelles. Sur les 13 parcelles, 2 sont déjà vendues, pour un prix moyen de 15€ le m2 et une superficie comprise entre 650 et 850m2. Ce village de l’Indre n’attend plus que vous !