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Le plan logement du gouvernement

Le plan logement du gouvernement au cœur de la crise

Le plan logement du gouvernement était attendu. C’est peu de le dire. Il a été présenté par Elisabeth Borne à l’issue des travaux du Conseil National de la Refondation consacré au logement. Des mesures qui sont loin de rassurer les professionnels.

 

Bombe à retardement

Les professionnels du secteur du logement, qu’ils soient promoteurs, constructeurs ou agents immobiliers, ne cessent de tirer le signal d’alarme depuis plusieurs mois. Une crise inédite et multiforme s’est installée dans le secteur du logement en France. Une crise qui pourrait faire l’effet d’une bombe à retardement si on ne fait rien pour la résoudre. En effet, le logement est la première dépense des Français, c’est aussi un secteur économique majeur. On estime que ses différents métiers (architecture, construction, commercialisation, promotion immobilière…) représentent 11 % du PIB national, soit près de 270 milliards d’euros. Ils emploient environ 2,5 millions de salariés. C’est aussi, bien sûr, un enjeu social considérable : se loger correctement fait partie des besoins fondamentaux qu’une société doit offrir à ses membres. Enfin, le logement joue un rôle majeur dans les enjeux de transition énergétique.

Danger sur le neuf

Le premier symptôme de cette crise c’est, bien sûr, la chute de la construction de logements neufs. Selon les chiffres communiqués par la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), les permis de construire ont chuté de 30,9 % entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023. Sur la même période, les mises en chantier affichent un recul de 12,8 %. Or, selon les sources, il faudrait construire entre 400 et 500 000 logements chaque année, dans les dix ans qui viennent, pour couvrir les besoins de la population.

Inflation et taux d’intérêt

Les causes de ce recul sont bien connues : la hausse des coûts de construction, qui rendent les opérations très difficiles à financer, mais aussi la frilosité de beaucoup de maires qui ne souhaitent pas favoriser la construction de logements neufs sur leur territoire.
Le constat est le même au niveau des ventes dans le collectif qui ont baissé de plus de 34 % entre 2022 et 2023 (source FPI). En cause ici, la hausse du prix du logement, bien sûr. Ils ont, globalement, doublé en vingt ans. Cela ralentit évidemment la progression de la part des Français propriétaires de leur logement. Ils sont, aujourd’hui, 58 %. Un pourcentage qui ne progresse plus et qui a même tendance à se tasser. Mais il ne faut pas oublier les effets d’une inflation redevenue forte et de la hausse des taux d’intérêt qui en découle. Aujourd’hui, de fait, les primo-accédants qui ne possèdent pas d’apport personnel n’ont quasiment plus accès à l’emprunt et sont donc dans l’incapacité d’acheter leur logement.
Conséquence logique de ce mécanisme, le marché de la location connaît aujourd’hui une situation de saturation et même de blocage dans certaines zones. En effet, les personnes qui auraient vocation à acheter leur logement sont contraintes de rester locataires, tandis que les étudiants ou les jeunes ménages font, en même temps, leur entrée sur le marché. A cela s’ajoutent de très fortes contraintes sur le marché de la location, liées pour beaucoup à la loi Climat et Résilience qui limite la progression de l’offre.

3 millions de logements inoccupés

8,5 % des logements (soit 3 millions) étaient inoccupés en France en 2022. Ils étaient 1,6 million il y a vingt ans. Il y a une part de ce chiffre qui ne peut pas disparaître, celle qui représente les biens en travaux ou en attente de relocation par exemple. Mais il y a aussi des logements qui se situent dans des secteurs où la demande de logements est faible et qui ne trouvent pas preneurs. Enfin, il y a des logements qui sont sortis du parc locatif car ils ne sont pas aux normes environnementales et que leurs propriétaires n’ont pas les moyens d’effectuer les travaux.