immobilier neuf Immobilier Vivre au quotidien

Le neuf est-il écolo ?

Le neuf est-il écolo ? Comment bâtir plus vert ?

La course à la performance énergétique des logements français est engagée, tous azimuts. Dans ce combat, dont personne ne réfute la nécessité, la question se pose : le neuf est-il écolo ?

 

En France, le secteur du logement représente 44 % de la consommation d’énergie et près de 25 % des émissions de CO2. Une énergie qui sert à chauffer l’habitat, bien sûr, mais aussi à produire de l’eau chaude, à éclairer, à faire fonctionner tous les appareils ménagers ou encore à climatiser l’espace. Dans le cadre des accords de Paris, par lesquels la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est donc un enjeu primordial. 

L’État agit sur deux leviers pour améliorer l’impact environnemental du logement. Le premier, c’est la rénovation massive des logements existants. C’est tout le sens des DPE et du dispositif MaPrimeRenov’. Le second, c’est la mise en place de normes environnementales très strictes pour toutes les nouvelles constructions. Des normes qui sont si contraignantes que le constat s’impose : jamais un logement rénové n’atteindra la performance d’un logement neuf. 

RE 2020, encore plus de normes !

Depuis le 1er janvier 2022, c’est la RE 2020 qui s’impose dans le secteur de la construction neuve. Une réglementation qui succède à la RT2012, entrée en vigueur en 2013 qui remplaçait elle-même la RT 2005. Avec, à chaque fois, un niveau d’exigences nettement relevé. 

Naturellement, la diminution de la consommation énergétique des bâtiments a toujours été le principal objectif des réglementations successives. Et c’est encore le cas de la RE 2020, avec une ambition encore plus marquée. Les seuils fixés sont, en effet, de 15 à 20 % plus contraignants que ceux de la RT 2012. 

Mais la RE 2020 va plus loin. Elle intègre, pour la première fois, des exigences concernant les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du bâtiment. Le but, c’est d’inciter fortement les constructeurs à utiliser les énergies renouvelables et les matériaux biosourcés. La réglementation incite, par ailleurs, les constructeurs à utiliser des solutions de production d’énergie hybrides ou à installer, par exemple, des pompes à chaleur. 

Construction et démolition : des phases cruciales

Les études ont montré que 60 à 90 % des émissions de gaz à effet de serre d’un bâtiment sont liées à sa construction et, dans une moindre mesure, à sa démolition. La loi oblige donc les constructeurs à réduire l’impact lors de ces phases cruciales. 

Enfin, la RE2020 introduit la notion de « confort d’été ». Il s’agit, dans un contexte de réchauffement climatique, de garantir la fraîcheur des bâtiments lors des épisodes de forte chaleur. L’idée étant d’éviter le recours systématique à la climatisation, grâce à une conception adéquate. 

Naturellement, tous ces éléments pèsent fortement sur le secteur de la construction qui doit, non seulement adapter ses méthodes et ses matériaux, mais qui est également obligé de mesurer de façon systématique l’impact environnemental de toutes les étapes et de tous les éléments qui concourent à la construction. 

Des prix à la hausse

Bien sûr, l’application de la RE 2020 n’est pas sans effet sur les prix de vente. A cela s’ajoutent des matières premières et une énergie plus chère qui augmentent mécaniquement les coûts de construction. Au final, selon les données du Laboratoire de l’immobilier, un organisme indépendant, le prix de vente du neuf a encore fortement augmenté au cours des derniers mois. En mai 2023, le prix moyen du mètre carré en collectif neuf, en France, était de 5 592 €, en hausse de 6,6 % sur un an. Par comparaison, il est de 3 906 € dans l’ancien, soit +2,7 % en un an (source Fnaim). Précisons cependant qu’une rénovation énergétique complète d’un logement ancien peut coûter entre 800 et 1 200 €/m2… Pour des résultats généralement moins probants.