Investissement immobilier

Investir : les secrets de la tontine

Tontine, une nouvelle façon d'investir ?

Investir en tontine, qu’est-ce que cela veut dire et comment faire ? Voilà des questions à bien se poser avant d’envisager cet investissement un peu particulier.

 

Investir en tontine, c’est une longue histoire. Le principe est apparu dès le XVIIe siècle, proposé par un certain Lorenzo Tonti (d’où le nom) au cardinal Mazarin. Le principe est le suivant : plusieurs personnes donnent une somme d’argent pour acheter un bien ou participer à un investissement. A l’origine, il s’agissait de financer des dépenses d’État, des campagnes militaires ou des grands chantiers. Et à chaque fois qu’une personne disparaît, les survivants se partagent sa part. Et, à la fin, les investisseurs encore en vie se partagent le capital restant, augmenté des intérêts ou de la plus-value. Le système s’est un peu affiné en traversant les siècles. Il existe aujourd’hui deux sortes de tontines :  la tontine financière et la tontine immobilière.

Des fonds bloqués longtemps

Une tontine, c’est une association d’épargnants. Donc, pour en faire partie, il faut acheter des parts auprès d’un prestataire. Il s’agit généralement d’une société d’assurance. Le principe, c’est de créer un investissement pour une durée donnée, généralement assez longue, 20 ou 25 ans. L’argent est placé sur le marché financier ou, dans le cas qui nous intéresse, dans l’achat d’un bien immobilier. Au terme de la durée de vie de la tontine, le bien est vendu et le capital obtenu, majoré donc, de la plus-value liée à la vente, est partagé entre les membres encore en vie. Une opération souvent payante en immobilier, puisque l’on sait que, sur le long terme, la courbe des prix est toujours nettement positive.

Cela veut-il dire que tout est perdu si on a la malchance de disparaître avant le terme ? Oui, en théorie. C’est la raison pour laquelle les investisseurs choisissent souvent de garantir leur capital en souscrivant une police d’assurance spécialisée, en complément de la tontine. Ainsi, en cas de disparition avant le terme, les héritiers récupèrent le capital initialement investi. 

En théorie, on entre dans une tontine au moment de sa création mais il est aussi possible de l’intégrer, après sa création. L’engagement, dans ce cas, se fait quand même sur une durée assez longue, d’au moins 10 ans en général. 

Garder un bien dans la famille

Le principal avantage de la tontine, c’est de constituer un capital à échéance, qui pourra représenter un apport d’argent frais à un moment important de la vie. Si on a la chance de compter parmi les derniers survivants, il est possible de récupérer bien plus que ce que l’on a investi au départ. Il y a donc, on l’a compris, une part de risque qui n’est pas sans rappeler le principe du viager. 

La tontine est également une bonne façon de transmettre un patrimoine ou de le conserver dans une famille, puisque son fruit en revient, in fine, au dernier survivant. On peut, par exemple, créer une tontine dans une fratrie pour que la demeure familiale revienne au dernier survivant. Attention toutefois, entre parents et enfants, l’administration peut requalifier la tontine pourrait en donation déguisée. Pour qu’elle soit légale, il faut que les souscripteurs présentent une espérance de vie théorique comparable. 

Autre point de vigilance, les fonds que l’on verse dans une tontine ne pourront pas être débloqués avant la fin de la période d’investissement. Prenez garde à ne pas vous faire piéger. 

Des exemples dans le monde

La tontine, dans sa version officielle, est très encadrée, en France comme dans tous les pays développés. Mais le principe de la tontine est très utilisé en Asie ou en Afrique, par exemple, dans une version simplifiée et en dehors de tout cadre légal. Des membres d’une communauté, un village ou une famille élargie par exemple, donnent tous une somme d’argent, en une ou plusieurs fois. A terme, les fonds sont reversés à un membre de la communauté, selon des critères particuliers.