Immobilier

Immobilier : Le marché se rationalise.

Après un début d’année extraordinaire, les ventes et demandes de logements connaissent un certain recul faisant mentir les prévisionnistes. Vincent Briand, président délégué de la FNAIM Indre-et-Loire nous explique ce qu’il constate sur le terrain.

Le second semestre ne s’annonce pas comme prévu ?

Effectivement. L’année 2021 avait démarré sur les chapeaux de roue tant au niveau des investisseurs ou que des accédants, confirmant ainsi la tendance haussière observée l’année dernière. Mais, il faut reconnaître que depuis le mois de mai/juin, le marché s’inverse, cette inflexion modifie les deux ou trois années dynamiques que nous avons connues.

Est-ce un phénomène national ?

Nous avons commencé à le sentir sur la région parisienne où les prix ont entamé une très légère baisse. Aujourd’hui, nous l’observons dans les grandes métropoles de province, dont Tours. On peut dire que nous sommes sur une baisse d’environ 20 % du nombre d’acheteurs. Mais, attention, ce n’est pas la crise que l’on a connue en 2008, la situation économique est totalement différente. Nous assistons surtout à un rééquilibrage entre l’offre et la demande. Il est important de signaler que cette tendance touche l’ensemble des biens, les appartements comme les pavillons. Néanmoins, la demande reste plus forte sur les maisons anciennes avec des espaces verts.

Donc ce retournement n’est pas forcément négatif ?

Effectivement, ce n’est pas nécessairement un problème car nous étions arrivés à des prix excessifs, confortés dans leur hausse par un manque de biens disponibles sur le marché. Aujourd’hui, il faut bien se rendre compte qu’un couple de primo-accédants avec enfants ne peut plus se loger sur Tours centre, et ce malgré les conditions d’emprunts et les taux bancaires historiquement bas !

Comme expliquez-vous ce retournement ?

C’est difficile de dire exactement d’où il vient d’autant que les prévisionnistes annonçaient une année globalement bonne. On ne peut pas dire qu’il est lié à un effet d’appauvrissement engendré par la crise sanitaire et les différents confinements. En effet, ce phénomène n’est pas avéré puisque nous n’enregistrons pas d’augmentation du taux d’impayés chez les locataires. Je pense donc que les gens font preuve de plus de prudence et révisent leur projet.

Quel conseil donneriez-vous alors aux vendeurs : attendre ou pas ?

À moins de chercher à prendre une plus value, il faut systématiquement décorréler son projet immobilier de la conjoncture économique. Acquérir une maison ou un appartement, constitue pour de très nombreuses personnes le projet d’une vie. En plus, si on vend son bien plus cher, forcément celui qu’on va racheter derrière sera lui aussi majoré. Donc, ça ne sert à rien de vouloir attendre d’autant qu’aujourd’hui on ne sait pas comment va réagir le marché dans les prochains mois. Par contre, les clients doivent prendre conscience qu’ils risquent de ne plus pouvoir vendre avec des prix déconnectés de ceux du marché.