Le moins que l’on puisse dire, c’est que le secteur de l’immobilier se serait volontiers passé de la crise politique qui s’est invitée par surprise au printemps en France. Après des mois difficiles, marqués par une chute du nombre de transactions, l’accalmie sur le front des taux d’intérêt (qui sont repassés, en moyenne, sous la barre des 4 %), laissait espérer une embellie. Les professionnels misaient sur les beaux jours, favorables à l’immobilier, pour acter la reprise de l’activité. Hélas, la dissolution de l’Assemblée nationale et la période électorale qui a suivi ont brutalement mis fin à leurs espoirs. Le marché est entré dans une période d’attentisme liée à l’incertitude concernant les orientations de la future (et hypothétique) majorité.
L’immobilier et, plus généralement, tout le secteur du logement a été, au cours des dernières années, le grand oublié des politiques publiques. Or, la crise qu’il traverse est l’une des plus importantes de son histoire. Elle sera, si rien n’est fait, au cœur des prochaines campagnes électorales. En effet, par son prix, le logement est devenu un « produit de luxe ». Il pèse de plus en plus sur le budget des ménages, alors qu’il s’agit d’une dépense de première nécessité.
Un récent rapport d’information du sénat évoque cinq symptômes à cette crise sans précédent. Le premier, c’est la chute brutale de la construction neuve. Les ventes de logements neufs sont au plus bas depuis 1995. Le deuxième, c’est la baisse des transactions dans l’ancien. Elle est de l’ordre de 22 % sur un an et qui est la plus importante constatée depuis 50 ans. Le troisième symptôme, c’est la baisse de la production de crédit qui, selon la Banque de France, a été divisée par deux en 18 mois. Tout cela conduit à réduire la mobilité résidentielle et, donc, à faire baisser l’offre de logement à la location (-36 % en deux ans). Cela se manifeste également dans le logement social où le nombre de demandeurs progresse bien plus vite que celui des logements disponibles.
Enfin, dernier symptôme pointé par la commission des Finances du Sénat, le mal-logement ne cesse de progresser en France. Selon la Fondation Abbé Pierre, quatre millions de personnes sont actuellement mal logées dans notre pays.
Ne pas pouvoir accéder à la propriété, rester coincé dans un logement trop petit ou inadapté, cela peut freiner des projets de vie et engendrer une grande frustration. Politiquement autant qu’économiquement, cette crise multiformes appelle donc des réponses fortes et rapides.
C’est une des bonnes nouvelles de 2024 : le pouvoir d’achat immobilier repart à la hausse. Selon l’étude de la Fnaim, présentée en juin dernier, il devrait progresser de 8 % au cours de l’année, après une baisse de 15 % en deux ans. Cela grâce à des taux d’intérêt en stabilisés en dessous des 4 %, des prix de ventes en baisse de 5 % sur un an et des revenus en progression de 3 % en moyenne.
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