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DPE : une épée de Damoclès au-dessus de la tête des bailleurs

DPE : une épée de Damoclès au-dessus de la tête des bailleurs

À partir de l’année prochaine, les logements les plus mal classés ne seront plus louables, sauf travaux de rénovation énergétique. Le temps presse pour les bailleurs qui peuvent s’appuyer sur leur administrateur de biens. Interview de Ludovic DAGOIS, Président de la CHAMBRE FNAIM DU CENTRE.

Comment les bailleurs appréhendent-ils ce nouveau DPE ?

Avant tout, il faut rappeler que ce changement de réglementation s’inscrit dans le cadre de la loi Climat et résilience du 22 août 2021, qui a pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de 40 % d’ici à 2030. Parmi les différentes mesures, elle intègre une partie rénovation énergétique des logements. C’est dans ce cadre que le diagnostic de performance énergétique, qui jusque-là était purement informatif, est transformé.

Quelles sont les conséquences de cette modification ?

À moyen terme, il vise à supprimer les passoires thermiques du marché locatif. Ainsi, entre le 1er janvier 2023 et 2025, les habitations qui consomment au-dessus de 450 kWh/m2/an, donc classés sous la lettre G, seront interdites à la location. Ensuite, au 1er janvier 2025, cette interdiction concernera les logements présentant une lettre G ; F en 2028 et E en 2034.

Vos clients anticipent-ils ces échéances ?

Pour le moment, pas vraiment. Je pense qu’ils n’ont pas encore mesuré les conséquences de ce changement et beaucoup ne sont pas au courant. C’est là que les agents immobiliers vont jouer un rôle important. D’ailleurs, actuellement la FNAIM sensibilise les professionnels à ces questions afin, qu’à leur tour, ils puissent répondre aux interrogations des bailleurs privés et copropriétés.

Le temps presse…

Effectivement, ils ne doivent pas tarder à venir nous trouver. Nous pourrons les informer sur le type de travaux à conduire, les accompagner sur les devis, superviser les travaux… c’est le rôle d’un administrateur de biens. Mais tout ça se réfléchit et ne doit pas se faire dans l’urgence, d’autant qu’avec la conjoncture actuelle, les artisans du bâtiment ont des délais très long. Me concernant, je communique auprès de chacun de mes clients afin d’étudier avec lui son projet.

Cette modification va-t-elle peser sur le marché ?

C’est indéniable, il va y avoir des conséquences. Il faut par exemple imaginer que toutes les habitations construites entre 1970 et 1990 présentent une classification E. Dans six ans, elles ne seront plus louables et je ne parle pas des logements plus vieux. Les investissements pour rehausser ce type de logements seront importants même s’il existe des aides nationales et locales. Au final, on risque d’assister à une raréfaction de biens privés en location et à une réelle difficulté pour les ménages modestes à louer à prix abordable. Mais rappelons que ces mesures ne seront applicables qu’à l’installation d’un nouveau locataire.

Un mot pour les propriétaires occupants ?

Pour eux, le DPE reste purement informatif, ils n’auront pas d’obligation de travaux lors de la vente. Par contre, une mauvaise étiquette conduira sans doute à d’importantes négociations lors des transactions.