Au-delà des équipements, des matériaux de demain que nous allons découvrir, c’est la façon de penser et de construire les nouveaux logements qui va changer dans les années qui viennent.
La maison du futur sera conçue en relation étroite avec son environnement et il aura d’autres fonctions que celle de, simplement, loger les personnes. Il servira de lien entre les habitants. Les populations seront donc de plus en plus associées aux projets, qui devront tenir compte de l’endroit où ils se trouvent. Associations, vie économique, environnement, tissus social, tout cela entre dans le cahier des charges initial. En gros, le bâtiment doit pousser sur son environnement comme un arbre dans sa forêt. Et lui rendre autant qu’il lui prend. Convivialité entre les habitants, échanges avec les autres structures du territoire, utilisation de ressources locales, participation à la vie commune… Les bâtiments de demain seront conçus dans cette optique.
Il est 17 h, nous sommes mardi. Dans une heure, Margaux rentrera du collège. Comme elle a eu sport cet après-midi, elle voudra, comme à son habitude, prendre une douche en rentrant. La température de la salle de bain devra alors être de 22°. Elle est actuellement de 19°. Allumage du chauffage à 17 h 35 et du chauffe-serviettes à 18 h. Programmation de la play-list actualisée avec les nouveaux sons que Margaux a recherchés sur Youtube.
Après la douche, Margaux peut s’installer devant son miroir. Devant elle, en plus de son reflet, des images de son visage apparaissent avec des propositions de maquillage, définies en fonction de l’état de sa peau ce jour-là et des signes de fatigue.
Après la douche, goûter. Sur la table de la cuisine, les images de ses recommandations Netflix défilent. D’un geste, elle balance une vignette vers le mur devant elle, qui se transforme immédiatement en écran géant de télévision.
Après ce moment de pause, Margaux regagne sa chambre. Son bureau, qui intègre un écran tactile, affiche la liste de ses devoirs du jour. En dépliant chaque ligne, elle découvre les notions abordées dans les exercices avec, soulignés, les éléments qu’elle a le plus intérêt à travailler. Mais, avant de se mettre au travail, elle s’autorise une nouvelle pause sur son lit intelligent, qui analyse ses composantes de santé et la qualité de l’environnement en temps réel (rythme cardiaque, température…). Les vitres s’opacifient automatiquement pour générer l’obscurité et le coupeur de sons installe un silence réparateur dans la chambre.
Margaux et sa famille vivent dans une maison hyper-connectée, mais également dans une maison intelligente. La grande révolution des années à venir, c’est le mariage entre la domotique, qui existe déjà, et l’Intelligence artificielle. Les automatismes qui rendent le retour de Margaux à la maison si agréable, ont été décidés par la maison elle-même. Elle l’a fait en prenant en compte les habitudes et les goûts de ses habitants, mais aussi une foule d’éléments extérieurs liés, par exemple, à la saison ou à la météo.
La maison de demain est modulable et évolutive. Aujourd’hui, on résonne encore en termes d’espaces bien définis sur un plan. Ici, c’est le salon, là la salle de bain, par ici le coin nuit avec les chambres. Demain, nous aurons des espaces qui pourront se redessiner grâce à des cloisons amovibles et changer de destination, au fil de l’évolution des besoins. Un enfant arrive ? On réduit, pour un temps, un peu le salon et on ajoute une chambre. Les enfants s’en vont, on ne garde qu’une chambre d’ami et on crée un atelier.
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