Immobilier

Le permis de louer débarque dans les petites villes.

Christophe Girard, président délégué de la FNAIM en région Centre, revient sur deux sujets d’actualité : le permis de louer à Châteauroux et l’évolution du DPE.

Le permis de louer fait son apparition dans les villes moyennes.

Jusqu’à présent cantonné aux grandes métropoles, le permis de louer fait son apparition dans les villes moyennes, comme en témoigne son arrivée sur Châteauroux.

Depuis le 1er septembre dernier, avec effet au 1er octobre, le dispositif devient obligatoire pour les logements de plus de 15 ans, situés dans le périmètre de l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) de Renouvellement Urbain Cœur de Ville.

« Dans les grandes villes, je suis assez favorable à ce principe qui peut permettre de lutter contre les marchands de sommeil. Sur une ville comme Châteauroux, je suis un peu réservé sur la présence de ce type de loueurs . Je m’interroge sur la volonté des pouvoirs publics de vouloir contrôler tous les logements », annonce dubitativement Christophe Girard. « Je trouve également que l’on risque de créer une disparité entre bailleurs publics et privés. En effet, contrairement aux premiers, les seconds n’auront peut-être pas toujours les moyens de mettre leur bien aux dernières normes. Conséquence, on risque d’assister à une pénurie de logements à louer et de tendre le marché ».

Et les premiers chiffres pourraient bien lui donner raison. En effet, selon un article de la Nouvelle République : « sur trente logements analysés depuis le 10 septembre, 70 % sont indécents selon la mairie ».

DPE : attention, recours en vue.

Décidément en cette rentrée, les bailleurs ne sont pas à la fête.
En plus d’être soumis au permis de louer sur Châteauroux, ils ont vu le diagnostic de performance énergétique prendre une nouvelle tournure en juillet dernier.

« En devenant opposable, le DPE ouvre la voie aux recours en justice. D’autant qu’avec la flambée du prix de l’électricité, du fioul et du gaz, les gens sont très attentifs à ce qu’indique l’étiquette énergétique du logement qu’ils convoitent », affirme le professionnel avant de s’engager : « Aux diagnostiqueurs, je leur conseille de prendre une assurance « béton » car ils risquent de se retrouver en première ligne en cas de litige. Et aux vendeurs de bien conserver leurs factures de dépenses énergétiques afin de se prémunir d’éventuels recours ».

L’agent immobilier n’écarte pas la mission d’information et de conseils qui va incomber aux professionnels et annonce : « Nous devrons plus que jamais être vigilants quant aux dépenses annoncées ! ».
Tout en reconnaissant que cette mesure peut être bonne pour « mieux loger les gens », Christophe Girard craint néanmoins que la note s’annonce salée pour les bailleurs.

En effet, contrairement aux vendeurs, les loueurs frappés d’une étiquette énergétique trop basse seront obligés d’engager des travaux s’ils souhaitent que leur bien soit toujours disponible à la location. « Ça va engendrer des coûts énormes de mises aux normes que de nombreux petits propriétaires ne pourront sans doute pas absorber. Là encore, nous aurons un rôle important à jouer afin d’orienter nos clients vers les bons travaux à réaliser et pourquoi pas même la revente du bien », conclut-il.